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6/3/2025

De Vauban à CAF, l'itinéraire de Damien, papa engagé pour les familles

Sophie Gonthier
Sophie Gonthier
Responsable Pôle Mobilité et Aménagement du territoire
Mobilité

Cet après-midi là, nous avons rendez-vous à la CAF des Bouches-du-Rhône, dans le 14e arrondissement. Damien, salarié de la structure, nous accueille dans l’immense bâtiment du siège, qu’il connaît comme sa poche. Quelques jours plus tôt, sur le parking, se tenait ici un atelier de remise en selle — preuve que la mobilité douce gagne du terrain. Damien, lui, pratique le vélo depuis toujours. Pour ce père de quatre enfants, pédaler, c’est bien plus qu’un mode de transport : c’est une manière de concilier engagement social, vie de famille et surtout, vivre autrement. Entre anecdotes insolites et plaidoyer pour des aménagements plus humains, Damien démontre qu’à vélo, on peut vraiment tout faire. La preuve en interview.

Qu'est-ce qui t'a fait choisir le vélotaf ? C'est quoi ton « déclic vélo » ?

J’ai toujours fait du vélo, depuis mes années étudiantes à Paris où je traversais la ville entre Clamart, Assas, la Sorbonne ou Jussieu. C’était simple, économique, pratique  pas besoin d’attendre un bus ou un métro. À l’époque, il n’y avait pas encore les Vélib’, donc j’utilisais mon propre vélo, malgré des infrastructures encore limitées. Ensuite, j’ai continué à vélo dans toutes les villes où j’ai travaillé : Bayonne, Chartres, Clermont-Ferrand, Marseille… Le vélo est resté mon mode de transport naturel, d’autant plus que, devenu père de quatre enfants, c’était aussi une question de praticité et de budget : déposer les enfants à l’école, éviter les frais de transport quand on vit sur un seul salaire. Alors oui, on a toujours eu une voiture dans la famille avec quatre enfants, c’est compliqué de faire autrement mais elle reste réservée aux week-ends ou aux vacances. Le quotidien, lui, se fait à vélo.

Qu'est-ce qui te plait dans ce mode de déplacement ? C'est quoi tes petits bonheurs à pédale ?

Ce que j’aime dans le vélo, c’est cette liberté de mouvement : tourner à droite, à gauche, changer d’itinéraire selon l’humeur ou les envies. Ça me permet de découvrir des rues, des quartiers, de tomber par hasard sur un magasin ou un endroit sympa. À Marseille, où il pleut rarement, c’est vraiment agréable de circuler. J’aime aussi pouvoir m’arrêter facilement, garer mon vélo sans galère, et ne pas dépendre des bouchons ou du stationnement, ce qui est un vrai plus quand on fait ses courses ou qu’on traverse la ville. Mes petits bonheurs à pédale, c’est justement ça : l’autonomie, la simplicité, et ce contact direct avec la ville et ses ambiances, qui changent d’un quartier à l’autre.

Un lieu/un point de vue/un bâtiment/un paysage que tu as découvert à vélo dans les quartiers Nord ?

À vélo, j’ai découvert pas mal de choses dans les quartiers Nord, mais un souvenir marquant, c’est cette petite gare vers Sainte-Marthe, que je ne connaissais pas du tout. En partant courir dans la colline derrière, je passais sous la voie ferrée, et le coin avait vraiment un charme particulier. Sinon, il y a aussi cette grande voie verte quia été aménagée au-dessus du tunnel, et puis bien sûr le marché aux puces, avec son immense hangar vide grenier un vrai terrain de chasse pour quelqu’un comme moi qui aime la brocante. À vélo, on prend le temps, on s’arrête, on explore…et on découvre des coins qu’on n’aurait jamais remarqués autrement.

Une anecdote, un truc inédit qui t'est arrivé en vélotaf ?

Une fois, en allant bosser à l’Urssaf, je suis tombé sur une énorme horloge une vraie, de deux mètres de haut  posée sur le trottoir. Impossible de résister, je l’ai chargée sur la barre centrale de mon vélo et je l’ai ramenée comme ça, en roulant doucement les derniers mètres. C’était un peu acrobatique, mais ça a marché ! Et puis régulièrement, j’utilise mon vélo pour transporter toutes sortes de choses : des planches, des meubles, même des palettes en hiver pour alimenter mon poêle à bois. Dans ces moments-là, je ne fais plus vraiment du vélo, je pousse… mais ça fait partie du charme. Le vélo devient un vrai outil du quotidien, bien au-delà du simple trajet domicile-travail.

Comment le vélotaf influence ta vie pro ?

Le vélotaf joue un vrai rôle dans ma vie pro, surtout comme sas de décompression. Le matin, il me permet de faire la transition entre la maison, la famille, les enfants… et le boulot. Et le soir, c’est encore plus flagrant : en quelques coups de pédale, je laisse derrière moi le stress, les réunions, les urgences. En cinq minutes de descente, tout s’allège, je change d’état d’esprit. C’est un peu comme une salle de sport intégrée à ma journée : je fais une heure d’activité physique quotidienne sans y penser, et ça me permet d’arriver plus serein au travail, et d’en repartir plus léger.

En tant que vélotafeur, qu'est-ce que tu attends de ton employeur pour te faciliter le trajet ?

En tant que vélotafeur, ce que j’attends d’un employeur, c’est d’abord qu’il continue à soutenir activement la mobilité durable : qu’on ne lâche rien sur les primes, les équipements ou les aménagements, surtout dans un contexte où on parle de faire des économies. À la CAF, on a déjà des arceaux pour les vélos, des douches, des ateliers de réparation, des tests de vélos électriques… c’est une bonne base. Mais il faut aller plus loin : participer aux défis comme « Mai à vélo », informer, encourager, valoriser les cyclistes. Et surtout, maintenir le lien avec des structures comme la Carsat pour sécuriser l’aspect accident de trajet, qui peut être un frein pour certaines boîtes. On ne demande pas la lune, juste de la cohérence, de la visibilité, et une vraie volonté d’encourager ceux qui font le choix du vélo au quotidien.

Qu'est-ce qui rendrait ton trajet plus agréable aujourd'hui ?

Ce qui rendrait mon trajet plus agréable aujourd’hui, ce serait d’abord d’avoir plus de cyclistes sur la route. Parce que quand on s’arrête à un feu et qu’on échange deux mots avec un autre vélo, ça crée du lien, ça rend le trajet plus vivant. Ensuite, j’aimerais que les pistes cyclables soient mieux pensées : qu’elles aient un vrai début, une vraie fin, qu’on sente une continuité logique dans les aménagements. Et puis sur certains axes comme le chemin de Gibbes, il suffirait parfois de quelques potelets pour empêcher les voitures de grignoter le trottoir et sécuriser l’espace pour les vélos. Pas besoin de gros travaux, juste des petits ajustements qui changeraient tout. Parce qu’un caniveau façon Paris-Roubaix, coincé entre des portières de voitures, c’est pas l’idéal pour démarrer ou finir sa journée en douceur.

Acteur majeur dans le développement économique et territorial de Marseille Nord, le réseau redéfinit l’avenir des quartiers nord de Marseille. Né de la fusion entre deux réseaux historiques : Entrepreneurs en Zone Franche et Arnavant, Marséa Nord Développement (anciennement Cap Au Nord Entreprendre) fédère les entreprises, agit pour la transformation et l’attractivité du territoire et défend les intérêts des acteurs économiques auprès des décideurs.

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